2636 euros de pension pour les
retraités cheminots au statut:
FAUX
La cour des comptes sort le chiffre de 2636
euros brut en moyenne de pension à la SNCF.
Ce chiffre est tout simplement faux. Dans le
bilan chiffré de la CPR pour 2020 les
pensions annuelles moyennes sont de
25.903 euros soit 2158 euros brut, soit un
écart de 478 euros avec le chiffre mis en avant
dans la presse. La cour des comptes se permet
de sortir le chiffre de 3705 euros pour les
retraités de la RATP, soit plus que le…salaire
moyen à la RATP. Tous ces chiffres sont
faux.
Les cheminots arrêtent de
travailler bien avant les autres
secteurs: FAUX
L’âge moyen de départ en retraite est de 54,1
ans pour les ADC au statut, 59 ans pour les
sédentaires au statut et 62 ans pour les
agents contractuels. Cependant le taux
d’emploi des 60 ans est de seulement 50%
pour les salariés en France, ce taux passe a
40% à 61 ans et 30% à 62 ans. A partir de
60 ans une majorité de salariés est soit
au chômage, soit en formation, soit en
arrêt maladie, soit en préretraite. Dans
les faits l’âge de cessation d’activité des
cheminots et des autres salariés est
quasiment le même et l’écart a tendance à se
réduire.
Le contribuable paie le départ
anticipé des cheminots au statut:
FAUX
Depuis 1970, les cheminots au statut paient
une sur-cotisation afin de financer leur départ
anticipé. Ce taux dit taux T2 dont la
dénomination a volontairement disparu de nos
fiches de paie depuis le 1 janvier 2017, n’en
demeure pas moins toujours là. A ce taux T2
s’ajoute un taux T1 qui correspond à ce que
tous les employeurs paient au régime général.
L’adition du taux T1 et T2 est de 37,62% pour
la partie employeur, à cela il faut ajouter une
cotisation de 9,33 % pour la partie salarié, soit
un total de 46,95%. Les cotisations retraite
dans le privé sont de 28% en moyenne (partie
salarié+employeur). Nous avons donc une
sur-cotisation de 19% pour financer nos
avantages spécifiques.
Le contribuable donne 3.3
milliards pour financer le départ
anticipé des cheminots: FAUX
Il existe à la CPR un déficit démographique
important. En effet il y a 126.459 cotisants
pour 246.453 pensionnés. Soit environ 1 actif
pour 2 retraités. En imposant à la SNCF de
réduire ses effectifs, l’Etat s’était
engagé à compenser les pertes de ce
déficit démographique qui date de 1979.
Par ailleurs, en arrêtant les embauches
au statut le 1 janvier 2020, ce déficit va
chaque année se creuser encore plus.
D’autre part, la solidarité interprofessionnelle
étant la règle sur les retraites, que nous
soyons dans une caisse autonome ou dans
une même caisse ce déficit démographique
existera toujours et devra donc toujours être
compensé.
Le temps de la vapeur n’existe plus, les mesures pénibilité ne se
justifient plus: FAUX
L’âge d’ouverture des droits à 57 ans n’existe pas à cause d’une pénibilité plus importante
qu’ailleurs, mais afin de fidéliser les cheminots à la SNCF. La seule mesure de pénibilité
était les 5 ans de bonifications réservées exclusivement aux ADC. Cette mesure ne
concerne plus les ADC embauchés à partir du 1 janvier 2009.
Malgré les grands discours sur l’équité, comme si au nom de la justice nous devrions tous nous
aligner vers le bas, nous pouvons remarquer que certaines professions ont encore gardé leurs
années de bonification. La Police nationale, le personnel de surveillance de l’administration
pénitentiaire, les ingénieurs du contrôle aérien, les agents des réseaux souterrains des égouts
peuvent toujours partir à 52 ans…et c’est tant mieux. Le personnel des douanes, les sapeurs
pompiers professionnels, la police municipale, le personnel médical de la fonction publique
hospitalière, peuvent encore partir à 57 ans…et c’est tant mieux. Chaque métier a ses
contraintes et ses compensations. Dans de nombreuses entreprises privées ces compensations
sont pécuniaires, il ne faut pas les jalouser. Le gouvernement essaye d’opposer les
salariés les uns aux autres, ne tombons pas dans ce piège qui nous fera tous perdre
quelque chose.
Oui, mais moi je n’aurai pas de
retraite: FAUX.
Pourquoi un tel fatalisme sur les retraites?
Aujourd’hui 17.8 millions de retraités bénéficient
d’une pension de retraite. Les français sont
les champions du temps passé à la retraite
parmi les pays de l’OCDE. En moyenne 27,6
ans pour les femmes et 23,6 ans pour les
hommes. Il est de 22,6 ans pour les allemandes
et 19,5 ans pour les allemands, de 17,2 ans
pour les américaines et 16,2 ans pour les
américains. Chaque année, 720.000 nouveaux
retraités bénéficient de nos régimes de retraite.
720.000 personnes qui ne se sont pas dit
lorsqu’ils étaient jeunes qu’ils n’auraient
pas de retraite.
Les écarts de pension entre les femmes et les
hommes se réduisent au fil des générations.
Enfin, le niveau de vie des retraités est
légèrement supérieur à celui de
l’ensemble de la population, ce qui est une
exception française.
Pour finir, si les médias vous passent en boucle
les chiffres de déficit de nos systèmes de
retraites, il faut savoir qu’ils étaient bien plus
importants il y a 10 ans et qu’ils ont tendance à
se réduire. En 2010 le déficit de la sécurité
sociale était de 28 milliards d’euros. En
2020 celui-ci est tombé à 1,2 milliards.