Face au SNCF Bashing : la vérité des chiffres !

11 Jan 2022

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L’enquête réalisée par l’association FIPECO révèle que la SNCF coûte 16,7 milliards d’Euros par an au contribuable.
Ce chiffre, mélangeant coût de fonctionnement, investissement, reprise de la dette créée par les LGV, retraites … est
instrumentalisé par les libéraux et ne vise qu’à stigmatiser les cheminot-e-s. Mais quand est-il de la réalité des
chiffres ? Le transport ferroviaire coûte-t-il vraiment trop cher par rapport aux autres modes de transports ? Quels
sont les vrais coûts sociaux et environnementaux de l’ensemble de ces modes de transports ? Bien entendu ces
chiffres ne sont pas donnés par les auteurs de cette enquête à charge … Alors SUD-Rail rétablit la vérité des chiffres.
L’association FIPECO fait partie de l’Institut Montaigne, « think-thank » créée pour défendre les thèses ultra
libérales… SNCF et SNCF Réseau en sont membres … On n’est jamais mieux trahi que par les siens !
La vérité sur le nombre de voyageurs/kilomètres
En 2019, 60,7 milliards de voyageurs-kilomètres ont utilisé le transport routier collectif de voyageurs (intégrant l’interurbain
et les bus Macron). En comparaison, 102 milliards de voyageurs-kilomètres ont utilisé le transport ferroviaire. A lui
seul, le transport ferroviaire représente 54 % du transport collectif.
La vérité sur le coût des différents modes de transport public
En 2020, SNCF Voyageurs a perçu 9 milliards d’euros de subventions (exploitations et investissements) pour faire circuler les
TER/Transilien et intercités. Les chiffres 2020 ne sont pas encore disponibles, mais pour 2019, les Réseaux de Transports Urbains
(Régions +RATP) ont de leur coté perçus 7,3 milliards d’euros de subventions (exploitations et investissements)
Alors si on compare le coût de la subvention publique du voyageur par kilomètre effectué par la SNCF à celui

effectué par la route, il n’y a pas photo !

La grande hypocrisie de la dette du réseau ferré.
Pendant près de 30 ans, c’est la SNCF qui a assumé, sur ses fonds propres, le développement du réseau Ligne à Grande Vitesse
(LGV) et la maintenance du réseau classique, elle n’a été que l’outil étatique de l’aménagement du territoire… Dire aujourd’hui que
l’Etat « reprend la dette de la SNCF » est une véritable malhonnêteté intellectuelle !
Et les subventions, on en parle ?!
2,3 milliards de subventions dit « d’accès au Réseau ». Sans ces subventions une partie des dessertes fines du territoire
serait fermée, c’est donc le prix de l’aménagement du territoire. Une partie de ces subventions finance également les trains
Intercités, lesquels assurent des missions de service publique. Les subventions au Fret bénéficient, elles, à l’ensemble des
opérateurs ferroviaires. Il y a également des subventions pour les FC des militaires… De leur côté, les seules subventions
publiques pour la maintenance du réseau routier (sans prendre en compte les investissements, ni le remboursement de la
taxe de carburant aux transports routiers…) s’élèvent à 15,2 milliards d’euros par an, dont 12,9 milliards pour les
collectivités locales.
Quand aux coûts externes, il n’y a pas photo !
En 2019, 94% d’émissions de CO2 du transport sont issues du transport routier. La plus récente étude de février 2021 estime
que la combustion des énergies fossiles provoque le décès prématuré de 100 000 personnes en France. De leur côté, les
accidents de la route ont coûté pas moins de 38,3 milliards d’euros à la collectivité française en 2016. On estime que les
accidents mortels ont coûté 11,3 milliards d’euros et que les hospitalisations ont coûté environ 22 milliards d’euros. Sans même
parler du coût des blessés légers (3,8 milliards) et des dégâts matériels engendrés à la suite d’un accident corporel (1,1 milliard).
Les assureurs versent quant à eux plus de 5 milliards d’euros d’indemnisation chaque année.
L’instrumentalisation des subventions retraites !
Dire simplement que l’Etat verse 3,2 milliards de subvention pour notre régime spécial, c’est faire de la manipulation. Cette
subvention finance le déficit démographique dû aux suppressions de poste à la SNCF. Aujourd’hui, il y a 126 000 cotisants
qui ne peuvent pas assumer seuls la pension de 246 000 retraités. Notons au passage que les cheminots-e-s surcotisent
pour financer leur régime spécial de retraite et qu’ils partent aujourd’hui quasiment au même âge que les salarié-e-s du privé !
Est-ce qu’on fait le compte des retraites versées aux salarié-es du textile ou de la métallurgie alors que ces industries ont
quasi-disparu ? C’est bel et bien pour livrer les cheminot-e-s à la vindicte populaire que ces chiffres existent !
SUD-Rail dénonce la manipulation consistant à annoncer des chiffres sans en mesurer les enjeux
et sans les mettre en perspective avec la nécessaire politique écologique des transports !