ORPEA : un scandale, mais pas une surprise !

2 Fév 2022

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Communiques-sur-situation-EHPAD-02-2022

Il fallait vraisemblablement la publication dans la presse de révélations sur la manière dont sont traitées les personnes
résidant en EHPAD privés (27%), pour que Madame Brigitte Bourguignon, Ministre en charge de l’Autonomie auprès
du Ministère des Solidarités et de la Santé depuis juillet 2020, au nom du Gouvernement, annonce l’ouverture de deux
enquêtes administratives, dont une de l’Inspection générale des finances sur le groupe Orpea, « parce qu’il faut taper
fort pour montrer qu’on ne fait pas n’importe quoi » dans les EHPAD, « une activité lucrative mais qui ne doit pas l’être
au détriment de la bientraitance ». Sans blague ?
Déjà, il a fallu attendre juillet 2020 pour que le gouvernement daigne nommer une Ministre chargée des retraité.es – il

n’y avait plus de membre du gouvernement affecté à cette fonction depuis mai 2017 – et auparavant, c’est un.e Secré-
taire d’Etat – seulement – qui s’en occupait. Pour gérer les conditions de vie de 16 millions de personnes (1/4 de la

population) c’était bien là le minimum !
Pourtant, les alertes ne sont pas nouvelles. Malgré la maltraitance dénoncée dans les EHPAD privés, que ce soit par les
salarié.es, leurs représentant.es du personnel, des journalistes enquêtant sur le sujet… Malgré le manque de moyens
affectés que dénoncent, dans les EHPAD publics ces mêmes personnels.

Malgré les conditions épouvantables dans lesquelles la crise de la COVID a été gérée, et tout particulièrement l’enfer-
mement des résident.es dans leurs chambres, sans contact avec l’extérieur, ni avec leur famille qui n’ont pu leur rendre

visite, abandonné.es à la solitude et l’inquiétude pour leur santé et celle de leurs enfants et petits-enfants… Aucune
instance de veille, de contrôle sanitaire sur la qualité des soins et de la prise en charge – pourtant annoncé sur le site
des ARS (Agences Régionales Santé) – n’a jamais été sérieusement mise en place.
Pour être avantageux, le placement en EHPAD l’est énormément pour les actionnaires. EHPAD privés comme publics,
reçoivent la même dotation par résident.e, calculée en fonction du degré de dépendance. En 2018, le montant total de
la contribution des finances publiques à la perte d’autonomie des personnes âgées est de 24 millions d’euros.

Dans le secteur privé, des économies supplémentaires sont donc faites sur le personnel mis à disposition, les condi-
tions d’hébergement et de nourriture, comme le « scandale » Orpéa l’a signalé, et le coût de l’hébergement est souvent

prohibitif. Internet regorge de sites proposant aux investisseurs friands de bonnes affaires, d’investir leur argent en
achetant des chambres en EHPAD, ce qui permet des rendements de 6% minimum par an. Un investissement locatif

qui permet de percevoir des revenus mensuels supplémentaires défiscalisés ou de bénéficier jusqu’à 33 000€ de ré-
duction d’impôts ! Des affaires aux frais de l’État, et grâce aux mauvais traitements infligés aux résident.es.

Pour autant, dans le secteur public, la dotation est bien insuffisante pour gérer tous les besoins, et les préconisations
sanitaires visant à affecter un équivalent temps plein par résident (tous postes compris) sont loin d’être atteintes, tant
les budgets alloués sont insuffisants.
C’est comme si cette question ne sortait de sous le tapis que lorsque quelque part, dans un EHPAD, des gestionnaires

sont allés un peu trop loin dans l’inhumanité – et que, dès que le sujet quitte la Une des médias, l’État oublie ses res-
ponsabilités face à ces presque 800 000 personnes âgées résidant dans des mouroirs indignes.