“Maintenir Demain”, tout va bien ?

23 Mai 2022

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Avril-2022-Infos-CSE-Reseau-IDF-1

L
e CSE d’avril s’est tenu dans un contexte national et international particulièrement
préoccupant. Sur le plan international, nous vivons une guerre aux portes de nos
frontières. Sur le plan national, nous assistons à une nouvelle montée de l’extrême
droite qui est fondamentalement à l’opposé de nos valeurs d‘égalité, de justices et de libertés.
L’extrême-droite est l’ennemie des travailleuses et des travailleurs.

« MAINTENIR DEMAIN », TOUT VA BIEN ?
L
a délégation SUD-Rail a attiré l’attention
de la direction sur la mise en place de
« Maintenir demain » sur l’Infrapôle de
Paris Sud Est, établissement « tête de file » depuis

le début de l’année 2022. Cette restructuration au-
rait dû se faire dans les règles. Force est de consta-
ter que cela n’est pas le cas et que certaines diffi-
cultés perdurent, le RH00910 n’a pas été respecté

pour tous (documents contenant des erreurs, feuil-
lets non remplis, informations manquantes, etc).

La mise en place des Responsables d’Equipe

(REQ) s’est faite de différentes manières en fonc-
tion des Unités Territoriales de Maintenance et

avec plus ou moins de volontariat.
Par ailleurs, les REQ ont depuis découvert la

charge de travail réelle qui leur incombe. A la res-
ponsabilité de diriger une équipe, on y ajoute aussi

la gestion de celle-ci. Et ce ne sont pas les deux fois

deux jours d’information qui vont vraiment les ai-
der ! Certains y ont trouvé leur place, mais d’autres

rencontrent des difficultés sans savoir vers qui se
tourner, pour avoir un soutien à part leur ancien

DPX qui, malheureusement a d’autres tâches à ac-
complir. D’autres REQ encore n’arrivent pas à trou-
ver un bon équilibre entre la partie chef d’équipe

de la fonction de REQ et la partie agent de terrain
auprès de leurs collègues. Et nous avons déjà des
retours de certaines brigades où cette mise en
place ne se passe pas bien. La délégation SUD Rail
demande que, dans toutes les équipes, au moins

un REQ adjoint soit désigné si cela n’a pas été
encore fait.
La délégation SUD Rail tient à attirer votre
attention sur ces collectifs sous tension qui ne

vont pas pouvoir fonctionner pleinement ni serei-
nement.

Dans les ZP, ce n’est pas la joie non plus ! Des

DPx dernièrement proches des agents, se retrou-
vent ordonnanceurs ou conducteurs travaux avec

pratiquement que les REQ pour interlocuteurs.

Et là aussi nous retrouvons des profils diffé-
rents ! Ceux qui veulent et peuvent tout gérer et,

ceux qui ne se sentent pas à leurs aises et en sont
réduits à en demander trop aux REQs.

« Maintenir Demain » est un grand bouleverse-
ment de la ligne managériale qui de toute évi-
dence, apporte des obstacles au bon fonctionne-
ment que nous connaissions. Les difficultés et le

mal-être de certains sont évidents. La délégation
SUD Rail a donc demandé ce que la direction avait
mis en place ou comptait mettre en place pour

stopper la souffrance au travail des agents concer-
nés. Sans surprise, la direction a dit ne pas parta-
ger le constat de notre organisation syndicale et

semble très satisfaite. Elle annonce la présentation
d’un Rex au niveau du CSE Réseau IDF, mais sans

préciser quand, et pas forcément avant le déploie-
ment de la 2ème vague prévue en fin d’année.

L
a maintenance de ce tronçon de ligne est
assurée jusqu’à présent par les agents de
l’Infrapôle de Paris Nord. Or, toujours dans
sa logique de privatisation, et comme le Code des
Transports l’y autorise depuis 2015, la direction a
décidé de confier l’entretien et le renouvellement à
un GIC pour une durée de 15 ans. Elle est d’autant
plus volontaire que le projet est co-financé par la
région Hauts de France. L’état mettra aussi la main
à la poche. Encore une fois, l’argent public sert à

enrichir des entreprises privées puisque le finance-
ment public va représenter les deux tiers du finan-
cement du contrat.

Et les contraintes ne sont pas trop fortes : un état
des lieux sera fait à la signature du contrat, et c’est

seulement au bout de 7 ans qu’un point de situa-
tion sera fait ! L’entreprise sera donc tranquille

pendant la 1ère moitié du contrat !

Alors que les compétences existent à SNCF Ré-
seau, la direction ne démontre même pas que le

recours au privé pourrait coûter moins cher. Et
pour cause ! Ce ne sera très probablement pas le
cas ! Il s’agit juste d’une décision dogmatique, pour
démanteler l’entreprise historique et poursuivre la
privatisation du rail, y compris côté Reséau.
Le résultat de la consultation sur le sujet a été
clair : l’ensemble des organisations syndicales ont

voté contre ce projet. La direction a pourtant déci-
dé de passer outre les risques pointés et de ne pas

tenir compte des craintes des délégations. Elle sou-
haite mettre en place son projet dans le courant du

2
ème semestre 2022.

CRÉATION D’UN GESTIONNAIRE D’INFRASTRUCTURE CON-
VENTIONNE (GIC) SUR LA LIGNE CAPILLAIRE FRET

COMPIÈGNE/LAMOTTE

LA SOUS-TRAITANCE A MORT
E
n janvier de cette année, la délégation
SUD-Rail faisait le lien entre des accidents

mortels qui se sont produits sur le péri-
mètre de notre CSE et le recours de la sous-
traitance à gogo par l’entreprise.

Pour illustrer notre propos, nous avons pris
l’exemple de l’année 2021 sur l’ITIF. Cette année a
été une année noire. Après 2 accidents mortels, 4

accidents ou quasi accidents graves et 2 dérange-
ments contraires à la sécurité, SUD-Rail avait dépo-
sé le 5 octobre 2021 un droit d’alerte pour danger

grave et imminent. Ce qui ressort des analyses
suites à ces graves accidents, c’est que ce sont le
plus souvent des salariés de la sous-traitance qui
ont été les victimes de ces accidents mais à chaque

fois, des cheminots de l’ITIF étaient présents et au-
raient également pu en faire les frais.

Le chantier CDG EXPRESS totalise à lui seul le

triste record de 4 accidents dont un mortel. Après
plusieurs mois d’enquête SUD-Rail maintient son
profond désaccord avec les mesures proposées par
la direction et estime que, de manière générale, la
politique de prévention de l’entreprise est un
échec.

SUD-Rail ne peut que dénoncer à nouveau le re-
cours à la sous-traitance à outrance, la course à la

productivité, la pression que subissent les agents
au quotidien pour aller toujours plus vite et réaliser
les travaux coûte que coûte. La sécurité a de moins
en moins sa place sur les chantiers. Le recours
massif à des salariés peu ou mal formés, précaires,
corvéables à merci et exploités aussi bien par leurs
patrons que ceux de la SNCF les expose à des
risques très graves. Les chantiers doivent se faire,
car les enjeux financiers sont énormes, et face à ces
millions, la vie humaine n’a que peu d’importance.

EIC SOUS TENSION
Ce jeu de massacre doit cesser et la direction

doit arrêter de considérer les salariés, qu’ils travail-
lent à la SNCF ou pour une entreprise privée,

comme de simples variables d’ajustement.
SUD-Rail a donc proposé le vote en CSE d’une
expertise pour étudier l’organisation des chantiers

et demander la mise en œuvre de mesures de pro-
tection de la santé de tous les salariés, cheminots

comme sous-traitants ! Le recours à expertise a été
adopté à l’unanimité, moins 2 abstentions des élus
FO.

D

ans les EIC, la situation n’est pas meil-
leure. La situation dans de nombreux

Etablissements Infra Circulation est
même explosive depuis des mois et de nombreux
conflits locaux se succèdent.

La direction ne prend pas la mesure du mécon-
tentement qui s’exprime et refuse de répondre aux

revendications des grévistes. Elle assume sa poli-
tique d’austérité au prétexte de la situation finan-
cière de l’entreprise ainsi que sa volonté de faire

payer la « dette du ferroviaire » aux cheminot-es ! Il

est temps de mettre un coup d’arrêt à cette poli-
tique destructrice pour nos emplois, nos salaires et

nos conditions de travail !

Le sous-effectif atteint de tels niveaux que les in-
fractions à la règlementation du travail (repos volés,

modifications de commandes incessantes, postes
non-tenus sans réduction de la charge de travail…)
et, en dernier recours, fermetures de postes faute de
personnel se multiplient.

Cette situation couplée à un manque d’attractivi-
té et de reconnaissance de la technicité des métiers

de la circulation conduit à un nombre de démissions

et abandon en formation très important.

Cela ne fait qu’appuyer nos revendications d’aug-
menter les salaires et la prime de travail, ainsi que

de mesures équivalentes pour les collègues contrac-
tuels, tout comme la prise en compte du temps de

travail nécessaire aux remises de service.

Face à cela des mobilisations locales se sont mul-
tipliées et ont permis d’obtenir quelques avancées

sur les questions d’emploi et contraint la direction à
lâcher diverses gratifications.
Le succès de ces mobilisations a surtout permis
de redonner confiance dans la capacité à mener des
mobilisations « bloquantes » à la Circulation et la
direction nationale a dû annoncer deux « tables
rondes » pour traiter de l’emploi dans les EIC ainsi
que de l’attractivité des métiers de la Circulation. La
direction reconnaît donc le manque de personnel

et d’attractivité de nos emplois mais refuse de ré-
pondre à aux revendications des personnels ! Ce

n’est pas admissible. La direction doit entendre ces
revendications. Sinon, elle sera tenue responsable
d’une possible situation de blocage.

ATS+, L’HISTOIRE D’UN NOUVEAU RATÉ INDUSTRIEL

Lors du CSE de février, la délégation SUD-
Rail avait attiré l’attention de la direction

sur le fiasco industriel que devenait le
gigantesque projet de prolonger le RER E vers
l’ouest. Comme à son habitude, la direction
avait nié les faits et avait même répondu avec
assurance que les délais n’étaient pas modifiés
et qu’ATS + était toujours d’actualité. Tout ceci,
ce ne sont que de beaux discours. La réalité est
tout autre.

Des millions d’euros ont d’ores et déjà été dé-
pensés pour des modifications de technologie

et notamment le déploiement d’ATS + qui de-
vait révolutionner l’aiguillage en automatisant

toujours plus le tracé d’itinéraires. Mais aussi
révolutionner l’espacement entre les trains en
déployant un outil côté conduite permettant
d’augmenter les cadences. Le transfert du Poste
1 CHL au CCU était à l’origine prévu pour janvier

  1. Et c’est un secret de Polichinelle, tous les
    agents qui travaillent sur ce projet savent que

cet outil n’est pas près de fonctionner ! Le fabri-
cant a vendu du rêve à nos dirigeants, et nos

dirigeants aux politiques ensuite alors que l’ou-
til n’en était qu’au stade de prototype. Il y a

donc tromperie sur toute la ligne.
Mais les enjeux sont tels que le mensonge
perdure et qu’il est impossible d’annoncer que
le calendrier déjà modifié…ne tient plus la
route ! « Officiellement », le transfert du Poste
1 CHL est toujours prévu pour mars 2023. Mais

même à coup de baguette magique, ce sera in-
faisable !

Alors un plan B a été étudié : il en envisagé
de conserver la technologie actuelle (Mistral),
en intégrant physiquement au Poste 1 CHL un
« Poste 2 CHL », également sous Mistral, pour
gérer les nouvelles gares vers l’ouest. Il va falloir

pousser les murs ! Car tant qu’ATS + ne fonc-
tionne pas, pas de transfert des Postes CHL

vers le CCU. La mise en service de ce « Poste 2
CHL » est prévue pour fin janvier 2024 dans le
calendrier officiel. Mais une fois de plus, les
équipes qui planchent sur ce scénario savent
déjà que la date n’est pas tenable !

Comme si cela n’était pas déjà assez compli-
qué, une 3ème option, le plan A’, est mainte-
nant sur la table. Cette fois-ci ATS+ serait mis en

service, mais sur seulement 2 voies, sans les

tiroirs de Rosa Parks et sur une période dé-
terminée.

Cela permettrait de faire des essais et savoir
si cela fonctionne correctement.
ATS + est tellement révolutionnaire et
efficace que Réseau a le projet de déployer

cet outil sur le périmètre du PCD de Saint-
Denis depuis la gare souterraine jusqu’à

Saint-Denis. Pourquoi s’arrêter à un échec
quand on peut le reproduire ?!
Combien ces ratés vont coûter au final ?

Qui va devoir prendre en charge financière-
ment ce fiasco ? Pour les projets qui pren-
nent un énorme retard, l’argent coule à flot

et la direction ne regarde pas à la dépense.
Ce sont les agents qui paient l’addition.

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