Note Reconfinée N°2 : La France, championne d’Europe… Du coronavirus !

12 Nov 2020

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Saint-Denis le 11 novembre 2020

LA FRANCE, CHAMPION D’EUROPE… DU CORONAVIRUS !

Il est des chiffres qui font froid dans le dos : près de 50 millions de personnes sont touchées par le coronavirus sur la planète. Sans surprise, les USA sont le pays le plus affecté, avec près de 10 millions de cas. Ils détiennent également le triste record mondial du nombre de morts, avec environ 241 000 décès à ce jour. Mais hélas la France occupe une place honorable sur ce podium sinistre. Avec environ 1 601 300 cas déclarés, elle prend la première place du nombre de cas en Europe, et se trouve malheureusement à la 3è place en ce qui concerne le nombre de morts, presque ex-aequo avec l’Italie avec 40 000 décès. Nous avons des médailles d’or et de bronze dont nous nous serions bien passés.

Mais si nous sommes en tête d’un classement peu glorieux, c’est également parce que nous sommes en queue du peloton, voire lanterne rouge, concernant les mesures adoptées pour tenter de remédier à ce triste palmarès. En effet, les leçons de la première vague n’ont que peu ou pas du tout été tirées par nos gouvernants. En particulier, le nombre de lits supplémentaires entre les deux vagues dans les hôpitaux tend vers le zéro pointé. Chiffre nul également pour le nombre d’emplois hospitaliers créés ou de mises en formation. Nos crânes d’œuf ont beau essayer de se justifier, arguant qu’on ne forme pas des médecins ou autres personnels hospitaliers en un clin d’œil, encore fallait-il ne pas s’accrocher depuis des années à des politiques mortifères de suppressions de postes et de lits, rendant ainsi critique toute élévation brutale du nombre de personnes hospitalisées suite à la recrudescence du virus. N’oublions pas qu’en 15 ans, ce ne sont pas moins de 69 000 lits d’hôpitaux qui ont été supprimés. Actuellement, il manque environ 100 000 postes de soignants dans les secteurs hospitaliers publics et privés. Nous avons les noms des présidents de la République, des premiers ministres et des ministres de la Santé qui ont cautionné sans état d’âme cette casse soigneusement planifiée de notre système de soins, autrefois un des meilleurs du monde, au nom de la rentabilité et du profit. Tous ces Messieurs-Dames devraient se terrer de honte plutôt que de continuer à pérorer dans les médias sans aucun mot de contrition pour le massacre sanitaire ont-ils se sont rendus coupables, et dont nos espérons qu’ils devront répondre un jour devant la justice.

C’est que les citoyens ne sont pas dupes des vrais responsabilités de ceux qui, obnubilés par les soi-disant lois du marché, ont asphyxié notre système médical au point que lors d’une grave crise sanitaire comme celle que nous subissons, il soit dans l’impossibilité d’y faire face, contrairement à d’autres pays. Cette incurie, cette incompétence et cette suffisance méprisante qui caractérise nos dirigeants se retrouve dans tous leurs actes. Plus personne n’a confiance dans les oukases édictées au doigt mouillé, passant d’un couvre-feu à un confinement confus, sans discernement, et qui va détruire nombre d’entreprises et d’emplois. Le triste scénario de la fermeture sans aucune concertation des librairies en est un exemple criant. Devant le tollé provoqué, au lieu d’essayer de trouver un compromis, avec réouverture sous conditions avec un protocole sanitaire strict, le couperet s’est abattu sur les grandes surfaces, laissant Amazon seul vainqueur par KO technique, pour le seul profit de cette multinationale qui ne paye même pas les impôts qu’elle devrait dans notre pays. Ce gouvernement ne tente pas de réparer les injustices et les bévues qu’il commet, non, il les aggrave. Tous punis, la lecture ou la musique ne sont pas des biens essentiels, contrairement à la chasse, qui reste autorisée, certes sous conditions, car son lobby a l’oreille de l’Empereur. Et pour justifier l’injustifiable, on trouvera toujours un porte-parole obséquieux ou un ministre servile pour oser déclarer que l’on ne risque rien à s’entasser dans des métros ou tramways surchargés, alors que les bibliothèques sont de véritables bouillons de culture…virale.

Signe que la propagande ne prend pas, les applaudissements aux personnels de santé depuis les balcons ont laissé la place à des manifestations de colère, comme à Toulouse ou des citoyens et travailleurs de santé ont réclamé samedi 7 novembre des moyens, des lits et des postes, plus efficaces pour lutter contre la pandémie que des attestations bureaucratiques, stériles paravents de papier d’un gouvernement complétement dépassé par la situation qu’ils n’a pas su gérer depuis le début de la pandémie.

Autre preuve de l’incurie au sommet de l’Etat, la rupture de stock scandaleuse des vaccins contre la grippe dans les pharmacies. Alors qu’il fallait s’attendre à ce que beaucoup de nos concitoyens se fassent vacciner préventivement cet année, rien n’a été anticipé, et, comme les masques au printemps dernier, les média ont relayé des appels à la vaccination antigrippale alors que les officines n’étaient, et ne sont toujours pas approvisionnées. Dans quel monde de fous vivons-nous ?

Tout ceci est bien la preuve que la « mondialisation heureuse » que nos libéraux nous vantaient jusqu’à il y a peu pour résoudre les problèmes du monde et annoncer un avenir radieux, n’était qu’un écran de fumée cachant mal une faillite économique, politique, sociale, et même civilisationnelle. Il aura suffi d‘un petit virus pour que leurs dogmes stupides volent en éclats, mais ils s’y accrochent encore, dans le même déni que celui que leur inspire le réchauffement climatique. Et pourtant tous les signaux sont au rouge. Tous les scientifiques s‘accordent à dire que la fonte accélérée du permafrost va libérer des glaces de Sibérie ou du Nord canadien quantité de virus disparus ou inconnus. Le groupe d’expert des Nations Unies pour la biodiversité estime que plus de 850 000 espèces de virus sont susceptibles d’infecter l’espèce humaine, et prévoit donc de prochaines crises sanitaires plus fréquentes et plus violentes, alors que nous n’arrivons même pas à éradiquer celle qui nous occupe aujourd’hui. Alors, quand on voit des économistes bien propres sur eux pérorer doctement à la télévisions sur les perspectives de croissance dans les trente prochaines années, ou d’autres baver sur les profits juteux qu’ils espèrent tirer des prochains jeux olympiques, on hésite entre éclater en sanglots ou éclater de rire devant leur bêtise et leur déni des réalités.

Mais tout n’est pas noir dans ce monde de brutes. Nous venons de recevoir, une fois n’est pas coutume, des nouvelles rassurantes des Etats-Unis. Ils ont réussi à éradiquer non sans mal une espèce invasive et fortement nuisible ; le Trumpus accrochus, cloporte particulièrement nocif qui détruisait insidieusement la démocratie, l’intelligence et la vérité. Mais les quatre années de ce virus particulièrement détestable vont laisser des séquelles. Près de la moitié des habitants de ce pays disons spécial croient encore que la démocratie consiste à ne décompter que les votes de leur champion, et à déclarer par essence ceux de leur adversaire illégaux. Certains croient aussi que l’écologie c’est un truc inventé par les communistes pour les empêcher de saloper leur pays à coups de gaz de schiste, ou encore que la Terre, créée en 7 jour montre en main, est aussi plate que leur encéphalogramme. Heureusement, d’autres, plus nombreux, ont permis l’élection d’un président, qui, s’il n’a rien d‘un gauchiste révolutionnaire, sera néanmoins un peu plus dans la norme et moins dans le déni des graves problèmes que humanité doit affronter. Son annonce de revenir dès sa prise de fonctions dans l’accord de Paris contre le réchauffement climatique, avec toutes les insuffisances qu’il comporte, est cependant un signe ténu mais encourageant comme quoi tout n’est pas perdu. Ne soyons pas naïfs, mais quand un sinistre personnage, raciste, inculte, menteur, tricheur, voleur, et mauvais perdant de surcroît, est renvoyé dans les cordes, ne boudons pas notre plaisir !

Le Bureau de la Liaison Nationale des Retraité-e-s SUD-Rail

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