Par incompétence dû à un manque d’anticipation sur la reprise des trafics post-COVID ou par
volonté d’alléger sa masse salariale pour favoriser ses profits, la SNCF n’a pas assez recruté
d’Agents De Conduite.
Pour tenter de combler son retard, la Direction SNCF, avec la complicité de Transilien, a lancé
en Mai 2022 des Formations Initiales allégées (8 mois au lieu de 12) sur la région de Paris
Nord, déqualifiant de fait notre métier.
Mais cela ne résout pas le manque d’attractivité de notre entreprise notamment vers les métiers
de la Traction…
Cette pénurie de conducteurs engendre quotidiennement la suppression de nombreux trains,
même si la Direction minimise, SUD-Rail réaffirme qu’il manque environ 1200 ADC sur tout
le territoire.
Depuis des années, SUD-Rail dénonce la déqualification
du métier d’ADC et la dégradation de nos conditions de
travail face à une Direction SNCF déconnectée.
Cela a clairement un impact sur les difficultés actuelles de
recrutement mais surtout cela provoque des
démissions…
Le mal est profond, les réponses font peur !
La SNCF et notamment la Traction manquent d’attractivité en externe
comme en interne.
Le travail en horaires décalés, les weekends et jours fériés, l’impossibilité de prendre ses
congés, la faiblesse des salaires compte tenue des responsabilités, tout cela n’attire plus.
Ces difficultés de recrutement sont valables pour tous les métiers de l’entreprise.
Pour rappel, hors départs en retraite, c’est près de 3000 cheminot-es qui ont quitté la SNCF en
2021.
La deuxième difficulté, c’est que les Campus de formation SNCF ainsi que les établissements
qui réalisent de la formation sur leurs sites sont saturés.
Par ailleurs il n’y a pas assez de CTT ni d’assistants formations. Ce volume de formateurs ne
peut pas augmenter car ils sont tous issus du domaine de la Conduite et donc former de
nouveaux formateurs reviendrait à enlever des conducteurs de la production, et donc viendrait
à supprimer davantage de trains…
Pour tenter de réparer ses erreurs, la Direction envisage tout
simplement de confier les formations à des prestataires ferroviaires
extérieurs tel que DIGIRAIL ou plus simplement à des universités…
C’est sur les périmètres TER (Hauts De France, Auvergne Rhône-Alpes, PACA, Grand-Est) et
Transilien sur la région de Paris St-Lazare que la SNCF va expérimenter ces formations d’un
nouveau genre.
DIGIRAIL, entreprise créée par un ancien cadre SNCF et qui se définit comme « un spécialiste
de la formation conduite disposant d’un savoir faire précieux notamment pour les réponses aux
appels d’offre dans le domaine ferroviaire », assurerait des formations pour la SNCF (10 agents
à Lille et 10 agents à Lyon).
Mais la SNCF va plus loin en confiant la moitié du temps de certaines formations conduite à
l’Université d’Amiens pour TER Hauts de France et à l’Université d’Evry pour Transilien.
Pour SUD-Rail cette situation est inacceptable. Tout d’abord parce que la Direction ne peut
pas supprimer, année après année, des postes à tour de bras pour ensuite confier nos missions
à des entreprises extérieures. Cela pose tout simplement un souci de sécurité ferroviaire.
C’est en effet des années d’expertises et de retours d’expérience qui ont structuré les
formations des Agents De Conduite. Vouloir aujourd’hui jouer les « apprentis sorciers » en
mettant en place à la va-vite des formations nouvelles formules dispensées par des
prestataires extérieurs, c’est tout simplement dangereux !!!
La sécurité ferroviaire est incompatible avec des expérimentations mise en place « à
l’arrache ».
SUD-Rail ne laissera pas faire et déposera rapidement une
alarme sociale pour contrer ces projets.
Anticiper les recrutements, se donner les moyens d’être plus
attractifs en augmentant les salaires et en améliorant les
conditions de travail, sont les seules solutions sérieuses aux
manques d’effectif à la SNCF et plus particulièrement à la
Traction.
Une nouvelle fois la direction SNCF use de la politique du
risque calculé en matière de sécurité ferroviaire !