A la SNCF le sous-effectif touche tous les secteurs. De la maintenance du matériel et des voies, aux
aiguilleurs, en passant par les agents commerciaux gares, les Agents de conduite… Partout, il
manque des salariés pour assurer le service normal. Dans le même temps, dans cette période de
pénurie de carburant et de hausse des prix de l’énergie, jamais autant d’usagers ne prennent le
train. Déjà, dès cet été nous avons connu une croissance de + 10% du trafic voyageur par rapport
à l’année de référence 2019 et cette croissance se confirme depuis la rentrée.
Quelles sont les causes de ce manque de personnel ?
Pas les départs à la retraite qui sont en retrait, en septembre 2022, de 7% par rapport aux prévisions. Pas aux
ruptures conventionnelles ni aux départs volontaires qui sont en recul de 13%. La cause principale, ce sont les
démissions : 1230 à la fin septembre principalement au niveau des SA Réseau et Voyageurs ce qui
représente une hausse de 47% par rapport à la même période l’année précédente.
Des recrutements bien loin de compenser les départs
La direction SNCF multiplie les artifices pour satisfaire ses plans de recrutement déjà insuffisants pour compenser
les départs : influenceurs, campagne de parrainage, présence de recruteurs en gare… Malgré cela, nous sommes
encore loin du compte. Les effectifs ne seront toujours pas à l’équilibre à la fin de l’année et toujours aucun plan
emploi de grande ampleur !
Des difficultés de production annoncées pour la fin d’année
D’ores et déjà, des trains sont supprimés tous les jours dans de nombreuses régions par manque de personnel.
Cette situation ne devrait pas s’améliorer, voir même se dégrader. En effet, non seulement le nombre de démissions
ne devrait pas diminuer mais en plus, les congés qui n’ont pas été accordés sur la période d’été, faute de personnel,
devront être donnés avant la fin de l’année. Quant aux difficultés de recrutement, elles ne sont pas près d’être
résolues. Les conditions de travail dégradées liées à la continuité de service public (horaires décalés, travail
weekend et jours fériés), les salaires faibles et la fin du recrutement au statut depuis le 1er janvier 2020, n’attirent
plus grand monde… La légende des cheminot-e-s priviligié-e-s part en miettes !
Pour la Fédération SUD-Rail, il y a urgence à agir tant
sur les rémunérations que sur les conditions de travail
pour éviter que les agents SNCF démissionnent et
ainsi conserver notre savoir-faire. Cela permettra
également d’être plus attractif pour favoriser les
embauches.
A l’heure de l’exigence de la transition écologique et
donc du report modal de la route vers le ferré, il serait
temps que le gouvernement et la SNCF s’en donnent
les moyens et ne se réfugient pas derrière des
mesurettes d’affichage, sans effet sur la vie réelle des
travailleurs du rail !