Vente à la découpe du groupe SNCF : Après ERMEWA, Farandou s’apprête à vendre AKIEM !

7 Fév 2022

Appuyez sur “voir en plein écran” pour lire le tract. Ensuite vous pouvez le télécharger (bouton dans la barre du bas). Pour sortir du tract appuyez sur le bouton en bas à droite .

02.2022.SUD_.Rail_.CA_.VOUS_.N7

En effet, après avoir vendu en octobre 2021 la filiale Ermewa à un fonds de pension Québécois et un fonds
d’investissement Allemand (DWS), pour un peu plus de 3 milliards d’euros, c’est maintenant au tour de la filiale Akiem.
Si Ermewa était spécialisée dans les wagons et citernes de Fret, Akiem , elle, loue des locomotives. En 2021
Akiem possédait 616 locs pour un chiffre d’affaires de 213 millions d’euros. Cette filiale créée en 2009 et dont le capital
a été ouvert en 2016 à …DWS, a connu une expansion fulgurante au point de devenir la première société de location
de locomotives en Europe. Aujourd’hui la direction voudrait vendre cet actif stratégique pour 2.1 à 2.5 milliards d’euros.
Cela va permettre aux concurrents de la SNCF de pouvoir plus facilement louer du
matériel ferroviaire et orienter les futurs investissements d’Akiem. Aujourd’hui, dans
le cadre des appels d’offres à TER/TN/TET, le matériel appartient aux Autorités
Organisatrices, les concurrents de la SNCF n’ont pas de problèmes pour se fournir
en matériels. Mais pour le marché en Open Access ou l’appoint en région, on voit
bien l’intérêt. C’est d’ailleurs ce qui pose des difficultés aujourd’hui à la société
Railcoop, à la société « le Train » sur l’Axe Atlantique, et plus globalement à tous
ceux qui se rendent compte aujourd’hui que faire du train, cela demande de gros
investissements.
Privatisée, cette société de location de matériels ferroviaires pourra plus
facilement aider les futurs concurrents de la SNCF. C’était déjà un peu le cas
car Akiem louait du matériel à Thello et d’autres sociétés de Fret, mais en
sortant complètement Akiem du giron de la SNCF, ce sera une aubaine demain pour nos concurrents. Par
ailleurs, les sociétés de location de matériels ferroviaires, ce qu’on appelle des ROSCO, rapportent beaucoup d’argent
dans le ferroviaire. C’est donc un actif particulièrement attractif dont se sépare la SNCF.
Lorsqu’on sait que la direction de la SNCF avait sérieusement réfléchi à mettre son matériel TGV dans une ROSCO, on
commence à voir la stratégie mise en place par l’Etat. Vider la SNCF de son propre matériel afin de facilité la location
de celui-ci… à ses futurs concurrents.
On vend les locomotives d’un côté…
Pour mieux racheter une société dans le transport routier ?!
Car si la direction justifie les ventes d’Akiem et d’Ermewa par la crise, ce qu’elle ne dit pas, c’est que la SNCF veut
acheter pour 1.7 milliards de dollars la société Pilot, spécialisée dans la logistique de transport routier outre-Atlantique.
Dans un contexte où l’exploitation ferroviaire n’est plus la priorité du groupe SNCF et dans le but certain de privatiser
Géodis au meilleur prix demain. La SNCF va racheter au prix fort cette société qui pèsera 10% du CA de Géodis. Des
dirigeants qui nous expliquent que les locomotives ne sont plus des actifs stratégiques… mais qu’une société routière
aux USA… en est un.
Voilà les aberrations de la stratégie voulue par nos dirigeants. Vendre du ferroviaire en
France pour mieux racheter du routier aux USA… On est très loin du discours officiel !!

Quand SNCF Réseau sort le tapis rouge pour Transdev
La ligne classique entre Marseille et Vintimille va être complètement refaite d’ici 2030. En effet, cette ligne va être
équipée de l’ERTMS de niveau 3, faisant de cette ligne classique l’une des rares à être équipée de ce système, objectif,
gagner en régularité et en nombre de circulations sur la ligne. Les travaux sont découpés en 3 chantiers.
Une portion Vintimille/Théoule sur Mer dont les travaux finiront fin 2027.
Une portion Cuers/Théoule sur Mer fin 2028.
Une portion Marseille/Cuers fin 2030.
Comme la ligne Vintimille/Marseille connait de gros problèmes de régularité, il aurait donc été cocasse de laisser
Transdev face à cette problématique. Par ailleurs devant la demande de doublement du trafic des TER Marseille/Nice
et afin d’aider Transdev, l’Etat a exigé qu’SNCF Réseau équipe cette ligne de ce qui se fait de mieux en matière
d’exploitation ferroviaire. Pour financer les 278 millions d’euros de travaux de la partie Vintimille/Théoule sur Mer, SNCF
Réseau va mettre 103 millions d’euros sur la table, le reste sera financé par l’Etat et l’Union Européen. En clair, pour
une ligne qui sera exploitée quasi-exclusivement par Transdev à partir de juillet 2025, l’Etat contraint SNCF Réseau à
financer 103 millions d’euros de travaux. Merci qui… merci la SNCF.
Certains esprits libéraux nous expliqueront que ce sont les règles de la concurrence, que SNCF Réseau ne doit pas
faire de préférence entre les opérateurs ferroviaires… On ne peut que s’interroger lorsque l’on voit le tapis rouge déroulé
devant Transdev et le président de SNCF Réseau qui prononce ses vœux aux cheminots, aux côtés de la directrice
générale de Railcoop. Le problème aujourd’hui, c’est que dès que SNCF Voyageurs fait des bénéfices, ils ne
servent pas à augmenter les salaires des cheminots ou à améliorer leurs conditions de travail. Non ils servent
à financer les travaux de SNCF Réseau, c’est-à-dire qu’une partie du travail des cheminots de SNCF Voyageurs
(TER/TET/TGV/TN/TET) va servir à fournir à Transdev une belle ligne équipée ERTMS…
Pour les deux autres portions de ligne qui vont couter 334 millions d’euros, nous ne savons pas à quelle hauteur
celles-ci seront financées par SNCF Réseau. Une chose est sûre c’est que ni Transdev, ni la Caisse des Dépôts, qui
sont actionnaires majoritaires, ne mettront la main à la poche pour financer une partie de la ligne qu’elles vont exploiter
à partir de 2025 ! Elle est belle la concurrence !
IDF Mobilités et SNCF main dans la main pour fermer

les guichets et désertifier les gares !

Fermeture de 133 gares, suppression de plus de 500 emplois !
Valérie Pécresse, présidente d’Ile-De-France Mobilités, avec la complicité de la Direction Transilien SNCF a pour projet
de supprimer 338 postes de commerciaux gare soit 500 emplois et de fermer 133 gares dans toute la région parisienne.
Ces restructurations seront entièrement mises en œuvre à partir de septembre 2022. En fermant des guichets, ces projets
ont pour but de transformer des gares en Point d’Arrêt Non Gérés (PANG).
Comme avait déjà pu le souligner le Défenseur des droits au sujet de restructurations similaires au TER, les fermetures
de guichet et la présence non systématique de personnel SNCF dans ces gares PANG viennent contredire
l’article L2101-1 du code des transports concernant l’exploitation « transparente et non discriminatoire » des gares de
voyageurs et vont à l’encontre des propos du ministre Djebarri qui s’engageait sur la réhumanisation des gares !
La fermeture de guichets, la transformation des gares en PANG et l’absence totale de personnel SNCF dans certaines
gares posent la question de l’accès égal pour toutes et tous au service public du transport ferroviaire.
Le 16 Février 2022, à partir de 9h00, les militant-e-s SUD-Rail seront présent-e-s
massivement sous les fenêtres du Conseil Régional D’IDF pour dire à Valérie
Pécresse, candidate à la présidentielle, qu’elle est complice de la déshumanisation

des gares en IDF et exiger l’abandon de ces projets !