5 ans après les faits, le Tribunal Judiciaire de Saint-Quentin,
dans un jugement du 15 mai, précis, détaillé et sensible, a reconnu la
faute inexcusable de la SNCF, pour la mort par suicide de Julien
Piéraut, survenue le 21 mai 2018. Ce drame s’inscrit dans
l’invisibilisation des accidents du travail et des maladies
professionnelles, et en particulier des pathologies psychiques liées au
travail, dont les suicides sont la pointe spectaculaire. Les grandes
entreprises et institutions (SNCF, Education Nationale, …) organisent
une véritable omerta sur les suicides.
Il est pourtant essentiel de débattre des liens entre le travail et le sens
du vivre ensemble : à quoi bon l’injonction à la « compétitivité » des
entreprises, des services publics, des administrations – et jusqu’à nos
destins individuels -, si le prix à payer sont des morts ou des personnes
abîmées pour des vies entières?
Depuis plusieurs années, SUD-Rail ne cesse d’interpeler la direction
sur le mal être des agents de l’ensemble des établissements de l’axe
sud-est qui ont subi, subissent toujours et subiront encore les
réorganisations malsaines qui impactent leur vie professionnelle et
personnelle, au quotidien.
SUD-Rail espère que la direction sortira de son omerta et
prendra réellement conscience des conséquences
désastreuses que la course à la productivité a sur la
santé des agents.