Nouvel exercice pour la nouvelle présidente. Pas vraiment d’amélioration par rapport à la séance précé-
dente. Elle est toujours aussi peu encline à répondre aux questions des élu-es et à échanger. Après la lec-
ture des déclarations des organisations syndicales en début de séance, la présidente a répondu en deux
phrases et a demandé au secrétaire du comité à poursuivre l’ordre du jour ! Circulez, il n’y a rien à voir!
Malheureusement pour elle, elle a dû réagir à minima à quelques points repris dans les déclarations.
Avec un peu de chance, on parviendra à lui faire prononcer quelques phrases supplémentaires la pro-
chaine fois !
SNCF à l’heure du greenwashing
L
es dirigeants des SNCF semblent se découvrir
une fibre écologiste, notamment après les dis-
cours des politiques sur la sobriété énergétique
qu’ils vantent dorénavant à tous les coins de rue. Avec
la suppression de nombreux trains par manque de
conducteurs ou suite à des fermetures de ligne, l’éco-
logie a bon dos. Il convient de rappeler par ailleurs
que les SNCF sont parmi les entreprises possédant la
flotte de véhicules de service la plus importante en
France. Mais sur ce sujet, pas un mot. Il doit s’agir
d’une omission.
La grande mode est de prôner de moins chauffer les
locaux. Outre qu’il existe de nombreux bâtiments où
les problèmes de température sont permanents été
comme hiver, la baisse de la température dans les lo-
caux ne peut pas être envisagée comme la solution
miracle. Cette option relève davantage d’économies
que la direction veut faire partout et pas d’une prise
de conscience de la catas-
trophe écologique qui s’an-
nonce. Le travail en horaires
décalés par exemple nécessite
des locaux correctement
chauffés. Quand on travaille
de nuit, la température corpo-
relle baisse et si les locaux ne
sont pas suffisamment
chauffés, ce n’est pas tenable.
Dans certaines entités, des bruits courent que les bu-
reaux pourraient être complètement fermés à cer-
taines dates ou certaines demi-journées, obligeant les
agents à télétravailler ou à leur imposer des congés.
Or, ni le télétravail ni les congés ne peuvent être impo-
sés !
SUD-Rail a demandé si la direction préparait des me-
sures particulières suite aux discours gouvernemen-
taux. Et, si c’était le cas, SUD-Rail a demandé à ce que
notre Comité en soit informé et consulté.
Nous ne pourrons pas accepter la dégradation des
conditions de travail des cheminotes et des chemi-
nots au nom d’une opération de greenwashing qui ne
vise une fois de plus qu’à faire des économies sur le
dos des salariés. La direction a répondu en être à l’état
embryonnaire dans ses réflexions et n’a pas été en
mesure de donner les orientations de la DG IDF sur le
sujet. La direction n’a pas souhaité dire si les directives
viendraient du haut ou si les
directeurs d’établissement au-
raient toute latitude dans les
objectifs d’économies. Mais les
consignes sont bel et bien tom-
bées dans certains endroits :
bureaux chauffés à 19°, et les
agents d’entretien sont déjà en
train d’intervenir sur les instal-
lations réversibles !
Emploi : situation toujours aussi préoccupante
S
ur le sujet de l’emploi, nous ne pouvons que
constater que la situation ne s’améliore pas.
Dans la majorité des établissements de notre
périmètre, le nombre de départs est supérieur à celui
des recrutements. Et dans les départs, le nombre de
démissions dépasse même celui des départs en re-
traite !
La gestion de l’emploi au sein de l’entreprise comme
au sein de nos établissements est catastrophique.
L’Îlede-France est une région où les effectifs sont par-
ticulièrement sous tension. Dans de nombreux établis-
sements, les sous-effectifs ne sont pas un phénomène
chronique mais une situation quotidienne qui vient
dégrader davantage les conditions de travail de ceux
qui sont en poste.
La direction ne fait même plus semblant de prendre
en charge le problème. Les
signalements faits sur ce su-
jet par les représentants du
personnel depuis des mois –
pour ne pas dire des années –
ont toujours été ignorés,
voire parfois déniés. Mais les
faits sont là : les conditions de
travail qui se dégradent inexo-
rablement, le management
agressif coupé des réalités du
terrain et des préoccupations
du quotidien, la désorganisa-
tion et la perte de sens du tra-
vail, l’humain qui n’a plus sa
place dans le travail, la fin des
recrutements au Statut – par
ailleurs de plus en plus vidé de son contenu –, les
faibles salaires – qui plus est en Île-de-France où le
coût de la vie est particulièrement élevé –, les difficul-
tés à pouvoir trouver un logement décent qui ne soit
pas trop éloigné de son lieu de travail… La liste de ce
qui peut représenter un frein aux recrutements ou à la
stabilité des effectifs est longue. Mais le temps passe,
rien ne change et la casse continue de plus belle. La
direction a admis que les chiffres n’étaient pas bons et
que le volume des démissions était proche de celui
d’avant COVID. Mais toujours rien de concret pour in-
verser la tendance.
Toujours certainement pour donner envie de rester
dans l’entreprise, certains établissements ont pris la
fâcheuse habitude de systématiquement prolonger
la période d’essai des nouveaux embauchés. Si cette
disposition est prévue dans l’accord de branche, elle
ne peut toutefois pas se faire sans raison valable et
sans en aviser l’agent au préalable. Or, ce n’est jamais
le cas. Les agents concernés ne sont pas avisés et la
prolongation de la période d’essai se fait sans avis et
bien sûr sans leur accord. Mais il ne manquerait plus
qu’il faille informer les salariés de ce qu’on fait
d’eux ! SUD-Rail a demandé s’il s’agissait de directives
venues directement de la Direction Générale Réseau
Île-de-France ou d’initiatives locales malheureuses et
a exigé que ces pratiques cessent pour que l’exception
ne devienne pas la règle. La direction a répondu qu’il
n’y avait aucune directive de Réseau dans ce sens. La
DRH s’est engagée à faire un rappel aux établisse-
ments en ce sens, leur de-
mandant également d’avoir
un temps d’échange avec le
ou la salarié-e, y compris
lorsque la période d’essai
n’est pas prolongée. Ces
échanges doivent permettre
d’exprimer ce qui fonctionne
et ce qui ne fonctionne pas
bien. Ce temps d’échange
est rendu nécessaire surtout
quand les agents suivent leur
cursus de formation en
école. SUD-Rail ne manquera
pas de suivre ce sujet pour
ne pas laisser s’installer des
dérives.
A
près des annonces insuffisantes sur les sa-
laires en juillet, le patronat ferroviaire réci-
dive en cette rentrée dans l’insuffisance.
Alors que la SNCF a engrangé
de gros bénéfices après un été
où les trains ont été plus que
pleins, le tout dans un contexte
de très gros travaux, la juste
récompense des efforts des
cheminotes et des cheminots
n’est pas au rendez-vous. Pour-
tant… nourriture, électricité,
essence, logement, gaz, fourni-
tures scolaires, abonnements
divers et variés : pas un jour ne
passe sans que nous ne
voyions les prix flamber. Bien
sûr, la guerre en Ukraine a un
impact. Mais celle-ci ne doit
pas cacher le problème de
fond : ce n’est pas la crise pour tout le monde. Les
possédants ne se sont d’ailleurs jamais autant enrichis
en France que ces dernières années, leurs dividendes
atteignant 44,3 milliards d’euros au 2ème trimestre
de cette année.
Face à cela, le gouvernement ne fait quasiment rien :
des mesurettes pour les travailleuses et les travail-
leurs ; et rien de précis concernant les superprofits.
Pour l’heure, il faudrait se contenter de la charité de
Total sur l’essence. Il parait que c’est « la fin de
l’abondance ». Mais pour qui ? Il n’y a jamais eu
d’abondance pour les travailleuses et les travailleurs
avec un salaire minimum à 1 300 €.
Main dans la main, gouvernants et possédants appli-
quent la même politique d’austérité qui mène depuis
des décennies à la crise sociale.
C’est dans ce contexte que, le 14 septembre, SUD-Rail
a pris part à un rassemblement à La Défense alors que
se déroulaient une séance de négociations avec les
patrons du secteur des transports. Alors que les con-
flits locaux sur le pouvoir d’achat se multiplient dans
ce secteur, le patronat s’entête à mépriser celles et
ceux qui assurent le mieux possible le service au pu-
blic malgré les manques d’effectifs et les dégradations
des conditions de travail. Lors de cette séance de né-
gociations, SUD-Rail a porté ses revendications en
pointant la nécessité d’une augmentation générale
des salaires et de mesures salariales exceptionnelles
pour répondre à la crise et exigé une compensation
intégrale de l’inflation sur les minimas de branche,
une indexation automatique
sur l’inflation, une augmenta-
tion en sommes uniformes
pour compenser l’inflation
déjà passée et celle à venir,
des mesures exceptionnelles
sur le pouvoir d’achat ainsi
que l’instauration d’un 13ème
mois de branche.
Côté patronat, nous n’avons
pu constater qu’une vraie réti-
cence à s’engager dans de
grandes négociations, en ren-
voyant aux négociations de
branche en fin d’année. La
posture de l’UTP a donné le
ton des prochaines semaines.
Le patronat veut bien faire payer l’inflation aux sala-
riés alors même qu’ils engrangent des profits farami-
neux en 2022. Ils proposent le minimum pour éviter
que les rémunérations de branches soient en-dessous
du salaire minimum, juste pour quelques semaines…
jusqu’à sa prochaine revalorisation. Pour le solde de
2022, l’ensemble des patrons de la branche ou de la
SNCF nous renvoient à la fin de l’année. À la SNCF et
dans ses filiales, au niveau des branches de la restau-
ration ferroviaire de la manutention, dans les entre-
prises ferroviaires privées, la situation est la même :
de plus en plus de salariés n’arrivent pas à finir les
fins de mois bien qu’ils passent une bonne partie de
leur temps à travailler… et ce dans des conditions de
plus en plus difficiles ! Il est temps de passer à l’action
et d’obliger le patronat à mieux répartir les richesses
que nous produisons dans toutes les entreprises du
secteur ferroviaire. Au-delà des discussions au sein de
la branche ferroviaire, c’est dans ce contexte générali-
sé de chute du pouvoir d’achat que SUD-Rail a choisi,
aux côtés d’autres organisations syndicales, d’étu-
diants et de lycéens, de se joindre à la journée de
grève et de manifestation interprofessionnelle du 29
septembre pour un automne de réappropriation des
richesses. Il est temps de passer à la vitesse supé-
rieure et de récupérer ce qui nous appartient.